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29 septembre 2010

Un arrangement sentimental

— « J’ai tendance à me laisser prendre par toute espèce de gens à première vue ; mais jamais mieux que quand un pauvre diable vient offrir ses services à un diable aussi pauvre que moi ; et comme je connais cette faiblesse, je permets toujours à mon jugement de rabattre quelque chose pour cette raison même — plus ou moins, suivant l’humeur où je me trouve, et la situation — et je puis ajouter suivant le sexe de la personne que je dois commander. »

Walter, après l’émotion de le voir perdu, que ce soit au cœur d’une forêt hostile comme un malheureux petit Poucet, ou au milieu d’un lac sans qu’il soit nécessaire d’y ajouter une couche de brume pour donner dans l’authenticité, ou par une nuit sans lune, ou sous une lune romantique amoureuse de son reflet, c’est selon, est resté dans les mémoires sous divers avatars. Démêler le vrai du faux est une gageure maintenant que chacun en a échafaudé le souvenir.
Walter, un pauvre diable ?
Walter, un cabot magnifique ?

Léa regarde Maurice comme elle le regarderait si elle portait des lunettes pour lire.
— Et Alain, un voyageur sentimental ?
Léa est retournée à sa lecture. Bientôt elle aura envie de partager ce bout de chemin que Maurice s’empressera d’emprunter dès qu’elle endossera la tournure de Lucinda.
— « Quand le chemin est trop rude pour mes pieds, ou trop escarpé pour mes forces, je le quitte pour quelque sentier uni et velouté où l’imagination a semé les boutons de rose des plaisirs ; et après y avoir fait un tout ou deux, j’en reviens fortifié et rafraîchi. »
— Nous avons la réponse.