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6 décembre 2010

31, 57, 60 et l’infini

— « Une autre superstition de ces âges est arrivée jusqu’à nous : celle de l’Homme du Livre. Sur quelque étagère de quelque hexagone, raisonnait-on, il doit exister un livre qui est la clef et le résumé parfait de tous les autres. »

Il était écrit que Léa en vînt à lire à Maurice La Bibliothèque de Babel puisque cette nouvelle figurait dans leur propre bibliothèque — comme quoi le fini contient l’infini — bien que le volume de Fictions fût coincé entre un livre de cuisine frioulanne préfacé par Pier Paolo Pasolini et la reliure n°60 du magazine Spirou de l’année 1957 (avec la première apparition impromptue de Gaston Lagaffe qui s’était mis sur son trente et un pour l’occasion, et où on prend Le Nid du Marsupilami en chemin).
— « Je le répète : il suffit qu’un livre soit concevable pour qu’il existe. Ce qui est impossible est seul exclu. »
La Bibliothèque des livres qui n’ont pas encore été écrits ne lutte pas dans la même catégorie ; il serait vain de se frotter à Borges sur son terrain (démesuré, celui de Dieu). Maurice ne conçoit pas que cette totalité puisse comprendre des livres qui n’ont pas encore été écrits. Le projet de Maurice restera un projet, un projet par essence (humain). Une coquille encore vide, à jamais.
D’ailleurs, parfois, cette coquille apparaît à Maurice bien petite pour accueillir un si grand vide. Mais elle est si belle, plus encore quand elle disparaît sous la neige.