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13 novembre 2010

Alain est-il toujours le même homme ?

En rentrant à l’hôtel de la Girafe, son hôtel, là où il héberge Alain sans jamais le menacer d’expulsion avec pertes et fracas et si nécessaire en appelant les flics à la rescousse, comme il se le devrait selon la charte non écrite de l’hôtellerie, monsieur Roups va jeter un coup d’œil dans la chambre d’Alain, sans manquer à la plus élémentaire des discrétions, sans qu’il y soit obligé par la charte non écrite de l’hôtellerie, en entrebâillant la porte comme une maman, pense-t-il, comme sa propre maman, se souvient-il, qui n’allait pas se coucher sans vérifier que son petit Irénée (Néné) dormait paisiblement, bien couvert jusqu’aux yeux, lui tâtant le front pour constater une fièvre toujours possible, bien qu’elle eût tout un hôtel à s’occuper, ce même hôtel de la Girafe où Alain dort, très agité si l’on en croit les draps, la couverture et l’édredon sens dessus dessous. Les murs de la chambre sont couverts de l’écriture d’Alain, des lignes rageusement raturées, mais, malgré ces charbonnages, monsieur Roups y lit « Chemin faisant Suzanne se laissait tomber la tête sur mon épaule, me prenait le menton, me tirait les oreilles, me pinçait les côtés » et sur la ligne d’en-dessous « Suzanne repliait ses jambes, approchant ses talons de ses fesses ; ses genoux élevés rendaient ses jupons fort courts ». La suite est illisible.