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15 août 2010

Croisée des chemins

Léa ne travaille plus à Multi-Tissus.
Elle travaille chez Mill’s 99 qui a effacé Multi-Tissus de la surface de la terre. Un fonds de pension, dit-on, a racheté Muti-Tissus et toutes les enseignes sont devenues des Mill’s 99. Léa avait débuté chez Toutétoff’ qui avait succédé à Tous les tissus du monde lors de sa fusion avec La bonne mesure. Auparavant c’était un bois de bouleaux qui scintillait au soleil du matin.
La direction a fait appel à des volontaires pour travailler le dimanche, des volontaires sans enfants en priorité. Toutes les collègues de Léa sauf deux, les plus jeunes, ont des enfants. Il faut trois volontaires.
Or, on le sait, le dimanche est un sanctuaire pour Maurice et Léa. Ou ils se promènent dans les jardineries aux confins de la ville, ou, sous l’impulsion de Sara parfois flanquée de son amant du jour, ils vont se promener vraiment dans la vraie campagne. Et puis Léa travaille tous les matins de la semaine à Pridami. Et le samedi est consacré à la lecture.
Léa finirait-elle par penser que « de faire contre mauvaise fortune bon cœur », comme disait sa mère, pourrait bousculer une agréable habitude avant que le train-train ne s’installe ?
Le samedi resterait à la lecture. Tant du côté des ancêtres de Maurice que de ceux de Léa, le samedi a toujours été le jour de repos. Même chez le grand-père Emmanuel grand bouffeur de rabbins devant l’Éternel.
Mais devrait-on sacrifier les promenades ? Mais Léa devrait-elle travailler six jours ?

— « Au jour suivant, lorsque Dieu permit au matin de se lever, et à l’aube resplendissante d’illuminer la terre, mon père s’en alla dans la rue des marchands prendre un local dont je ferais un fonds de commerce. Il y fit placer pour tois mille pièces d’or de marchandises, des étoffes, dont certaines étaient précieuses. Sans tarder, je me mis à tenir mon comptoir de tissus, tantôt livrant, tantôt recevant les marchandises, vendant ou achetant, coupant et mesurant. Je me livrais à ces activités variées pour mon plus grand plaisir. Les voisins qui me visitaient appelaient la bénédiction de Dieu sur mon commerce. »