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1 juillet 2010

Au-delà du jardin, un passage

Léa a commencé à lire pour aller au-devant de ce que Sara lui lisait, saisie d’impatience. Léa agissait de même quand elle se promenait avec sa grande sœur.
Sara ne lui lisait pas des livres pour les petits, elle lui lisait ce qu’elle lisait pour elle. Ainsi lui lut-elle Le jardin des Finzi-Contini et depuis ce jour Léa porte Micòl dans son cœur.

— « C’est ainsi que je renonçai à Micòl.
Le lendemain soir, tenant la promesse que j’avais faite à mon père, je m’abstins d’aller chez Malnate ; et, le jour suivant, qui était un vendredi, je ne me présentai pas chez les Finzi-Contini. Une semaine s’écoula de la sorte, la première où je n’ai revu personne, ni Malnate, ni les autres. Par chance, durant ce temps, aucun d’eux ne me donna signe de vie et cette circonstance m’aida sûrement. Sinon il est probable que j’aurais pas résisté, que je me serai laissé reprendre. »

Quand Sara lui avait lu ce passage — elle le savait par cœur —, Léa l’avait déjà lu — elle le savait par cœur —, et ce jusqu’à l’épilogue qui l’avait laissée pantoise, avant de concéder un torrent de larmes, alors que tout était révélé dès le prologue.
Quand Léa lut ce passage à Maurice, elle ignorait que Maurice l’avait lu. Elle n’aurait jamais lu l’épilogue à haute voix. Maurice l’avait lu et devint alors caillou pour contenir la première larme.